Romy Alula Interview de Romy Alula qui partage son retour dans le dev.

J’ai rencontré Romy ALula fin 2018 lors d’un coding dojo. Romy était en train de faire ses débuts en reconversion, elle venait de décrocher son premier emploi en tant que dev. Je lui ai proposé d’être sa marraine et aussi de faire une interview de son parcours. Nous avons commencé l’interview, puis mis de côté ce projet pendant un moment, faute de temps.

Cinq années sont passées…
Après plusieurs changements d’entreprise pour nous deux et la crise du COVID, nous avons repris contact pour enfin finaliser ce que nous avions commencé. Nous avons abouti à cette interview incroyable qui part du début de la reconversion de Romy jusqu’aujourd’hui.

2018

Pauline: Bonjour Romy. Très heureuse que tu répondes à notre interview. Les retours d’expérience comme le tien sont précieux. Ton parcours atypique est vraiment très inspirant. Tu t’es récemment reconvertie comme développeuse, que faisais-tu avant ?
Romy: En terminale STT (Sciences et Technologies du Tertiaire) option Informatique et Gestion, j’ai découvert les algorithmes et Alg’exec. Pour moi, c’était magnifique d’analyser un problème et de faire exécuter un algorithme que j’ai rédigé par un ordinateur.

Entre 2004 et 2009, pendant ma formation d’Infographiste 3d / Graphiste, le besoin de présenter mon travail en ligne m’a poussée à m’intéresser à l’ActionScript, puis à l’HTML et au CSS.

Je voulais créer mon propre site.

Je savais que j’avais déjà un attrait pour le code quand je posais des questions à mes parents. Ils sont tous les deux Ingénieurs en Informatique et travaillaient parfois à la maison. Je gardais un souvenir marquant de mon père qui développait des sites qu’il visitait avec Netscape. Et ça, sur son temps libre, par plaisir.

J’ai toujours aimé concrétiser mes idées via l’outil informatique (Creative Suite, 3ds max…). Pendant longtemps, je refusais de m’orienter vers le code et l’informatique en général.

J’ai presque 10 ans d’expérience en tant que Créative dans l’Audiovisuel et la Communication. J’ai été Cheffe de Projet multimédia. Mais ça, ce n’était vraiment pas pour moi.

Pauline: Qu’est ce qui t’as donné envie de coder ?
Romy: En 2011, j’étais en formation Management de projet et Marketing interactif, j’avais deux professeurs aux profils complémentaires. Le premier, Vincent Bézard, se définissait comme Creative Technologist. Le second, Arnaud Palin Sainte Agathe, comme Directeur technique et Développeur.

Arnaud donnait ses cours avec beaucoup d’enthousiasme. Il nous partageait des applications et projets innovants. La campagne Youtube de Buzzman pour Tippex m’avait particulièrement marquée. Au-delà de son originalité, je me demandais comment l’équipe s’y était prise pour implémenter cette solution qui permettait de diffuser une séquence vidéo en réponse à la saisie des utilisateurs. La saisie était rendue possible parce que l’acteur dans la vidéo s’était emparé d’un tippex dans la colonne des pubs.

Et c’est avec le même enthousiasme qu’il m’a dit que mon profil à la fois créatif et technique était recherché.

C’est pour ça qu’il m’a parlé d’un collectif de créatifs et techs (dont j’ai oublié le nom depuis). Pour nous familiariser avec la Tech, il avait invité une de ses connaissances en classe. Hugo Douchet, il avait fondé sa startup.

Quand Arnaud nous a annoncé la révolution que représentait l’arrivée d’HTML5 et CSS3, je me suis à nouveau intéressée aux technologies standard du Web.

Vincent, lui, évoquait moins l’aspect technique. Ses cours étaient très pertinents. Il nous partageait aussi des campagnes et applications pleines de créativité. Le projet de fin d’année m’a vraiment plu et convaincue que je pouvais concrétiser une web app. Il s’agissait de créer, structurer et organiser la conception d’une application.

Mon idée avait été sélectionnée par Vincent. Pendant 5 mois, j’encadrais notre trinôme dans la conception, le cadrage et la planification de Get Your App: rédaction du cahier des charges, maquettage, prototypage. Get Your App était “une plateforme gratuite de production participative d’applications Web et Mobile (jeux, vie pratique, médias, publicité), qui s’adresse aux créateurs de projets et mécènes particuliers ou professionnels” comme je la définissais, alors. Aujourd’hui, je dirai que c’était une plateforme de crowdfunding et de mise en relation dédiée aux applications Web et mobiles.

Bien que nous ayons travaillé toute l’année sur des projets scolaires sans développer, ces formateurs ont été des modèles techniques.

La liberté de créer de toute pièce un projet de l’idée à la livraison a vraiment décuplé mon envie de coder. Merci à mes profs de Sup’Career !

J’ai approfondi mes connaissances des technologies standard du Web grâce aux MOOCs (Massive Open Online Course), notamment sur OpenClassrooms.

Pauline: Et ça ne t’as pas fait peur ? Il faut avoir beaucoup de courage pour se lancer comme ça. Romy:

Réellement se lancer dans une reconversion demande beaucoup de courage. D’acceptation de se mettre volontairement dans une position vulnérable.

Les difficultés que je vivais en tant que Créative professionnelle ont renforcé ma détermination :

  • peu ou pas d’entretiens d’embauche,
  • quand je trouvais une mission en freelance, il fallait relancer et insister pour être payée,
  • les prospects négociaient toujours plus à la baisse,
  • l’absence de stimulation / motivation due à des projets qui n’étaient plus qu’alimentaires

Tout ça m’a fait peur. J’ai toujours fait preuve de résilience.

Avec le soutien de ma famille et toutes les confirmations de ma passion pour le code et la résolution de problèmes, je me suis inscrite à l’AFPA.

Pauline: Est ce que tu as eu des formations ? Avec des financements, des aides ?
Romy: J’ai commencé par des MOOCs sur les technologies standards du Web en 2012 :

  • HTML5, CSS3
  • MySQL
  • PHP 7
  • JavaScript ES5 Le contenu rassemblait les concepts théoriques, des exercices pratiques et souvent un projet un peu plus conséquent. Un forum était accessible pour échanger entre les participants.

Après une première alternance en informatique écourtée en 2014, j’ai repris un MOOC pour devenir Développeuse Frontend qui pourrait s’apparenter au parcours d’Intégrateur Web proposé par OpenClassroom. Le format ne me convenait pas. J’avais besoin d’échanger avec des personnes identifiées comme “encadrantes”. Mes quelques posts sur le forum dédié restés sans réponse m’ont beaucoup frustrée.

J’avais le sentiment de perdre du temps. À force de recherches, je finissais toujours par débloquer la situation. Avec le recul, je pense que c’était une première entrée en matière dans le métier de Développeuse. Savoir chercher et trouver l’information par soi-même est un véritable atout.

Ma dernière formation, c’est à l’AFPA Politzer que je l’ai suivie et validée : Conceptrice Développeuse Informatique, diplômante, elle permet d’obtenir le titre professionnel du même intitulé. En tant que demandeuse d’emploi, j’ai pu m’inscrire via Pôle Emploi. Il a fallu beaucoup insister pour ne serait-ce que m’inscrire à la session de recrutement qui m’intéressait.

Il y a des places réservées aux demandeurs d’emploi. Le Conseil Régional finance la formation et rémunère les stagiaires de la formation professionnelle.

Pauline: Est ce que la reconversion a impliqué des changements dans ta vie perso ? Avec les enfants par exemple ?
Romy: Avant ma formation de Conceptrice Développeuse Informatique, j’étais mère au foyer, depuis 2 ans. J’avais pu travailler sur quelques missions freelance en maquettage Web et production audiovisuelle.

Cette formation a été un véritable chamboulement. Neuf mois très intenses !

Les changements impliqués étaient surtout d’ordre logistique et organisationnel. Avec deux enfants en bas âge, il a fallu courir et prendre le temps d’assimiler beaucoup d’informations. Je travaillais le soir dans les bibliothèques, les pubs et autres quand je finissais vraiment tard.

C’était difficile mais ça en valait la peine. Comme il m’était impossible de travailler à la maison avec les enfants, je maximisais mes soirées studieuses et mes journées au centre de formation.

Pauline: Quelles sont les difficultés majeures que tu as rencontrées et comment les as-tu contournées ?
Romy:

Les difficultés majeures que j’ai rencontrées étaient liées à l’organisation avec les enfants.

Que ce soit pour les déposer le matin, aller les chercher rapidement le soir. Ou encore quand on m’appelait d’urgence de la crèche ou de l’école.

Je les ai contournées avec l’aide de ma famille et de nombreux trajets en VTC (Voiture de Tourisme avec Chauffeur) !

Pour le contenu de la formation, quand j’avais du mal à comprendre, je pouvais faire appel à ma mère et un de mes oncles pour m’expliquer les concepts clé. Ils étaient tous les deux consultants et formés académiquement au développement. Ma mère intervenait en MOE (maîtrise d’œuvre). Mon oncle comme Concepteur Testeur.

Le suivi individualisé des formateurs a aussi été d’une grande aide.

Les entretiens d’embauche de mission posaient souvent problème

Je les vivais comme des nouveaux examens plutôt que des échanges où les 2 parties s’évaluent mutuellement. J’ai surmonté ces difficultés en améliorant la présentation de mes expériences passées. M’entraîner à passer tous types de tests m’a permis d’être plus sereine. Le temps aidant, les clients se sont montrés moins réticents envers mon profil reconverti et mes missions courtes.

Un entretien client m’a particulièrement marquée, à l’époque où j’étais à la Combe. J’ai réussi à répondre avec succès à toutes les questions théoriques sur Java 7. Pour les questions pratiques, j’ai rencontré mon interlocuteur. J’avais 3 exercices sur du code proche de leur code de production. Il me posait des questions, m’interrompait pendant que je répondais et enchaînait sur d’autres questions. Si bien, qu’au bout d’un moment j’ai perdu le fil et lui ai dit que je ne savais plus où j’en étais. De son propre aveu, il ne me laissait ni le temps de réfléchir, ni de formuler mes idées. Je suis sortie de là en disant à mon commercial que je refusais de rejoindre son équipe à lui. Les consultants qui connaissaient cette personne m’ont confirmé qu’il fonctionnait comme ça, au quotidien. Au-delà de cette mauvaise expérience, l’entretien d’embauche en mission ou en interne est un bon moyen de connaître la culture d’entreprise.

Aujourd’hui, je sais repérer les signaux d’alerte dès le processus de recrutement. Je fais attention à la considération des équipes ou encore à leur attitude quand je réponds que je ne sais pas.

Pauline: Au contraire, quels ont été les boosters, les expériences, les défis, les rencontres qui t’ont fait faire des bonds en avant ?
Romy: Dans le cadre de la formation à l’AFPA, ce qui m’a boostée, c’est :

  • le travail en équipe pendant les 4 projets “fil rouge”. 6 semaines, 1 cahier des charges, 4 développeurs et 3 formateurs pour répondre aux questions Métier.
  • ma rencontre avec un groupe de personnes motivées, intéressantes, drôles et encourageantes. Notre groupe, les “Feng Shui“*, se composait de 9 membres, avec notamment Samira, une autre jeune mère. Nous nous sommes accrochées et avons validé notre titre professionnel.

  • Le fait qu’il était important pour nous, en tant que femmes, jeunes mères de filles et deux seules femmes de tenir jusqu’au bout, il nous fallait réussir.

  • Samira a eu l’idée de nous appeler les “Feng Shui”, après quelques jours passés de l’autre côté de la salle où on travaillait tous les jours. En revenant de notre côté, elle disait avoir retrouvé de l’apaisement, des ondes positives et une envie d’apprendre.

Fréquenter des meetups à la fois techniques et orientés sur le savoir-être m’a permis :

  • d’y voir plus clair sur la carrière,
  • de prendre confiance en moi,
  • découvrir et apprendre le refactoring, le pair programming, l’utilisation d’IntelliJ,
  • de participer à des coding dojos et sessions de mob programming,
  • d’échanger avec des Ladies of code comme Laïla Atrmouh qui avait organisait des meetups marquants comme la table ronde sur l’Échec ou encore “Travailler en équipe avec la pensée de Virginia Satir”,
  • d’être marrainée par toi Pauline, au sein des Duchess

Ce dernier point a rendu possible le meilleur booster qui soit : changer de boite !

Si on est pas bien quelque part, trouver des entreprises avec une culture d’entreprise en adéquation avec ses propres valeurs améliore vraiment la qualité de vie au travail. Ça été le cas d’abord avec La Combe du Lion Vert où j’ai été formée au Craft (Software Craftsmanship). Et ensuite avec CodeWorks où j’ai pu grandir dans les rôles de mentor, writer et speaker.

Il existe des ressources pour savoir comment détecter la qualité de la culture d’une entreprise dès les premiers échanges :

Rejoindre des communautés d’entraide m’a permis de me rendre dans des conférences comme NewCrafts (grâce au billets mis à disposition des Duchess) et Dot.js (grâce aux billets des Ladies of Code). C’était un vrai booster pour ma veille technologique.

Souvent, on souligne ma détermination. Détermination renforcée par mes échanges avec des professionnels bienveillants.

Pauline: Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui sont en reconversion ou qui souhaiteraient faire comme toi ?
Romy:

Renseignez-vous un maximum. Rencontrez des professionnels, que ce soit dans le cadre de meetups, de conférences ou encore via LinkedIn ou Twitter.

Les meetups qui m’ont beaucoup apporté personnellement :

Les conférences auxquelles j’ai eu le plaisir d’assister :

Un peu de théorie, segmentez l’apprentissage des concepts de base puis beaucoup de pratique et on avance en répétant ce cycle théorie-pratique.

L’un des cours en ligne qui m’a aidée à mieux connaître JavaScript, à l’époque : the complete Javascript course de Jonas Schmedtmann.
Récemment, pour monter en compétences sur le Node, j’ai commencé “Devenir un(e) développeur(euse) Node.js” de Thomas Gentilhomme.

La curiosité est un atout majeur.

Gardez toujours un état d’esprit d’étudiant.e. Il y a toujours quelque chose à découvrir / apprendre / approfondir.

2023

Pauline: Hello Romy! Cela fait maintenant quelques années que tu t’es reconvertie et cela semble être un beau succès, bravo! Peux-tu nous partager ton retour d’expériences sur ces dernières années passées dans la tech ?
Romy: Merci Pauline ! C’est un plaisir pour moi de revenir sur mon parcours.

Sur le plan technique, j’ai énormément appris.

Ma formation à l’AFPA était focalisée sur l’écosystème Java. Mon training à la Combe du Lion Vert m’a familiarisée au Craft, aux méthodes agiles. “Software Craft” est un bon condensé de cette introduction rédigé entre autres par Dorra Bartaguiz et Houssam Fakih qui m’ont coachée à l’époque. Dans une démarche d’amélioration continue, je poursuis ma montée en compétences avec des formations comme le Cursus Artisan Développeur de Benoît Gantaume. Très à l’aise dans la rédaction de tests, ces dernières années ont été riches en enseignements. Tous pilotés par ma curiosité naturelle, je peux en citer quelques uns :

  • La conception
  • La pyramide des tests (tests unitaires, tests d’intégration, tests bout en bout)
  • Les lignes de commandes et l’utilisation de Vim
  • Le versionnage et Git

Depuis bientôt 1 an, je suis intervenue une demi-douzaine de fois chez Social Builder où j’ai pu partager mon retour d’expérience avec des aspirantes à la reconversion dans la Tech. C’est un véritable accomplissement personnel d’être passée de reconvertie à modèle (role model). Partager mon parcours me permet de prendre du recul sur les différentes étapes que j’ai franchies. Mentorer des aspirantes devs me tient beaucoup à coeur, nous entrons en contact via Duchess France, Ladies of Code ou encore par recommandation (merci pour ta confiance Camille Fantini). Les voir évoluer et s’épanouir dans leur carrière est un autre booster de motivation. C’est avec franchise et transparence que je les accompagne.

Quand j’ai obtenu mon titre professionnel, je suis devenue consultante en développement Web. Je suis passée par plusieurs ESN (Entreprise de Services Numériques), avant de m’épanouir chez CodeWorks, où je progresse depuis mars 2020. Pour l’anecdote, j’ai rejoint CodeWorks quelques jours avant le premier confinement.
Cette belle opportunité me permet de monter en compétences et d’explorer les rôles de rédactrice d’articles ou encore speaker.

Pauline: Tu disais il y a cinq ans que tu avais été boostée par des rencontres, est-ce que tu as fait d’autres rencontres inspirantes ? Quels ont été les impacts de ces rencontres ?
Romy: La communauté Craft a été la source de nombreuses rencontres enrichissantes. Merci à tous ces coachs professionnels qui ont répondu avec honnêteté à toutes mes questions : Yvan Phélizot, Pauline Iogna (oui, je te le redis. Nos quelques échanges en route vers le métro ont été décisifs), Nicolas Fédou, Alexia Hoang. Thomas Carpaye et Hadrien Mens-Pellen, merci pour nos échanges et sessions d’ensemble programming. Merci aussi à Julien Topçu pour les relectures d’articles.

Thomas Gentilhomme proposait gratuitement sur LinkedIn des ateliers individuels pour cerner son niveau en JavaScript. C’est à cette occasion que j’ai échangé avec une personne altruiste et investie dans la communauté JS. C’est tout naturellement que, par la suite, je l’ai interviewé dans le cadre de mon article “Comment sécuriser son application JavaScript en 2022”.

Très heureuse d’avoir fait la connaissance de Cindy Liwenge, développeuse backend et grande oratrice. Nous nous sommes rencontrées dans le cadre de la Global Day of Code Retreat 2018.

Les impacts : ça m’a donné envie d’échanger et partager avec les autres. Choses que j’ai pu concrétiser par :

  • Le mentorat de jeunes devs, en les accompagnant dans l’obtention de leur premier poste
  • L’animation de meetups et d’un BBL (Brown Bag Lunch)
  • La création d’un hands-on sur le TDD chez les Ladies of Code ou encore un workshop sur le TDD conçu dans le cadre de l’Akwaaba Fest

Depuis 2018, j’ai rejoint les équipes de grands comptes comme Fnac Darty et de startups comme Voir et Localiser au sein de Beta Gouv. J’ai beaucoup appris sur le plan technique mais aussi sur le plan relationnel et mon rapport à mon métier a évolué.

Pauline: Quelles sont les difficultées que tu as surmontées ? Est-ce que tu as des regrets ?
Romy: Chaque mission m’a apporté de quoi avancer dans ma carrière. J’ai compris mes erreurs :

  • Trop vouloir faire mes preuves, au détriment de ma santé. Aucune mission n’en vaut la peine. Faire le point avec des coachs professionnels et aborder mes difficultés avec mes collègues, mes CEO (dans un environnement qui le rend possible) ont été les clés de la poursuite de ma jeune carrière. En cinq ans, je m’étonne parfois du nombre de fois où j’ai envisagé d’arrêter.
  • Forcer les choses pour me maintenir dans un environnement qui ne me correspondait pas. Ce qui est d’autant plus impressionnant quand je me rends compte à quel point la vie en mission peut être simple et agréable.

Ce sont les principales difficultés que j’ai eu à surmonter. Aujourd’hui, je suis heureuse d’être “reconvertie” et de partager mon expérience avec toutes celles qui réfléchissent ou se sont lancées dans leur reconversion.

C’est important de souligner que me reconvertir et me lancer dans ma carrière de dev a été dur. Pas une année n’est passée sans que je me demande si tout ça valait le coup. Comme beaucoup, je me demande si je vais rester dev, voire rester dans la Tech encore longtemps.

Pauline: Quels ont été les inattendus rencontrés ?
Romy:

Parmi les inattendus que j’ai rencontrés, je citerai tout de suite la véhémence des réfractaires: réfractaires au Craft, réfractaires à JavaScript, ceux qui se méfient des profils reconvertis, des juniors…

Ils ont le mérite d’être transparents. Un vrai gain de temps. Là où leur rencontre pouvait m’affecter, il y a quelques années, aujourd’hui, je me réjouis de pouvoir passer mon chemin.

Savoir choisir mon entreprise a grandement amélioré ma qualité de vie au travail et mon évolution professionnelle. Le marrainage des Ladies of Code et des Duchess peut vraiment aider dans ce sens.

Rejoindre des communautés m’a ouvert les portes de grandes conférences comme Dot.js ou NewCrafts, un vrai bond dans ma veille technologique. Ça m’a aussi permis de prendre du recul et de trouver des personnes de bons conseils.

Sur une note positive, je ne m’attendais pas à concrétiser de belles opportunités comme la rédaction d’articles pour Programmez, la conception et la présentation d’un BBL. Un de mes coachs m’a dit : “ça peut aussi bien se passer”. C’était en réponse à mon étonnement par rapport à une de mes premières expériences positives.

Pauline: Où est-ce que tu te vois dans 5 ans ?
Romy: C’est une bonne question ! Là où, en 2018, je t’aurais répondu avec un plan détaillé, aujourd’hui, je n’ai plus ce sentiment d’urgence. Un travail sur moi et mon estime de soi m’a permis de me débarrasser de cette pression de tout planifier, contrôler et maîtriser. Je tiens particulièrement à m’économiser, m’écouter et passer de bons moments avec ceux que j’aime.

Ma carrière de développeuse va continuer d’évoluer de manière organique.

Pauline:

Merci Romy pour ce partage.

Romy: Avec plaisir !