Retour sur l’USI, une conférence définitivement différente suite
Loin de nos habituelles conférences, l’USI est une conférence où se côtoient technique, management, philosophie et design. Celle-ci s’adresse ainsi aussi bien aux développeurs, qu’aux managers. Certaines sessions sont l’occasion de s’interroger sur les impacts de nouvelles technologies, et de partager des retours d’expériences.
Voici des petits résumés des sessions auxquelles j’ai assisté.
André Comte-Sponville, philosophe français, a présenté le “Sens du Travail, bonheur et motivation”, suite et fin de la conférence qu’il avait tenue l’année précédente.
Cette année, le thème principal de sa présentation était le bonheur au travail. Selon André Comte-Sponville, on ne travaille non pas pour le travail en lui-même, mais pour le bonheur qu’il nous procure. Une des questions qui se pose à un manager lambda est la suivante: comment faire en sorte que ses salariés/collaborateurs se sentent heureux dans leur travail?
Pour répondre à cette question, André Comte-Sponville a commencé à nous rappeler le concept du bonheur pour les philosophes Platon et Spinoza.
Pour Platon, l’amour est désir et le désir est manque. On ne désire par définition que ce que l’on a pas. De fait, le bonheur est toujours un acte manqué. Cette absence de bonheur, selon Schopenhauer, c’est l’ennui: “la vie donc oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui”.
Pour Spinoza, le désir n’est pas un manque mais une puissance de jouir.
Finalement, selon André Comte-Sponville, être un bon manager, c’est faire en sorte que ses employés aiment leur travail, non pas en leur donnant ce qu’ils désirent mais en leur donnant des responsabilités, une reconnaissance, et en les stimulant de façon à éviter l’ennui.
Meriem Berkane, consultante chez OCTO Technology, a animé une session sur “Des tablettes dans l’avion, gadget ou réelle évolution ?”, un retour d’expérience sur le développement d’une application sur tablette pour une compagnie aérienne. Cette compagnie désirait fournir à son personnel naviguant un outil leur permettant de rédiger les rapports de vol sur un support autre que du papier. Une des contraintes était d’avoir un outil opérationnel pendant un vol.
Parmi les différents supports existants, c’est une tablette qui a été choisie pour cette dématérialisation, pour des raisons de marché, d’outils de développements et dans un soucis pratique.
Le point sur lequel Meriem Berkane a insisté est l’importance de se confronter à la réalité dans laquelle sera utilisée l’application que l’on développe. Pour l’anecdote, prendre l’avion avec une version test de l’application lui a permis de se rendre compte que la charte graphique choisie n’était pas adaptée pour un vol de nuit.
Thomas Berns, philosophe et professeur à l’Université Libre de Bruxelles nous a proposé une session sur “Le mouvement BigData nous transformera-t-il en sujets statistiques ?”.
Ce que je retiens de cette présentation, c’est un avertissement sur l’utilisation qui peut être faite de cette masse de données que nous laissons sur nous et derrière nous.
Pendant son exposé, Thomas Berns nous a rappelé que nous laissions des traces/données sans même nous en rendre compte. Ces données peuvent nous apparaître comme inoffensives. Nous ne soupçonnons pas toujours qu’elles peuvent être stockées, puis utilisées plus tard.
Pourtant, ces ensembles de données mènent à des extrapolations sur nos comportements, habitudes, désirs… Il faut veiller à ce que tout ceci ne se substitut pas à notre identité, et ne conditionne pas nos choix.
Un dernier mot… les conférences de l’USI nous ont proposé des questionnements, et des points de vues différents sur problèmes essentiels de nos métiers. C’était très intéressant et enrichissant. Merci à l’organisation qui nous a permis d’assister à cette conférence définitivement différente des autres.