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Qui es-tu ? Je suis Architecte Technique chez Valtech Technology Consulting sur les technologies Java/JEE et en particulier sur l’analyse et l’optimisation de performance des applications et l’outillage. J’ai une quinzaine d’années d’expérience. Je suis également membre de l’équipage du Paris JUG.
Comment es-tu tombée dans le chaudron ? A cause de l’Oric Atmos de mon frère. Ça se présentait sous la forme d’un clavier qu’on branchait sur la télé. C’était les premiers “ordinateurs personnels”. Ça ne faisait pas grand chose (il n’y avait même pas de lecteur de disquette pour charger les programmes, il fallait les recopier) et en même temps tout était possible si on écrivait les programmes.
Je l’ai démonté pour voir comment ça marchait et à l’intérieur  il y avait une minuscule boite de 4 cm de côté … et plein de vide. Il fallait absolument que je comprenne comment ce truc marchait ;-)
J’ai dû le démonter autrement. Avec l’aide du manuel j’ai péniblement décodé l’interpréteur de commande, appris a faire de l’assembleur, puis fait des dessins et de la musique (expérimentale) en Basic et en assembleur.
Quel est ton parcours ? J’ai commencé par des études d’économétrie, des maths pour l’analyse et la modélisation de l’économie à Montpellier. Ces études comportent une initialisation à l’informatique et j’ai ensuite bifurqué sur l’informatique à Nice et Sophia-Antipolis.
J’ai commencé à travailler chez Cap Gemini en régie plusieurs années à l’Aérospatiale à Cannes. Lorsque le projet s’est terminé, je n’ai rien trouvé sur place et j’ai continué ma carrière en Région Parisienne, d’abord chez un éditeur de jeux d’entreprise, BMS, puis chez un éditeur de base de données Objet, O2, et enfin puis comme consultant chez Valtech depuis 10 ans.
Une anecdote sur le monde du travail ? J’ai eu mon lot de “passez moi le technicien” et autre “je ne suis pas sur que vous allez comprendre, mais je vais vous expliquer quand même”.
L’anecdote qui m’a le plus frappée est un DSI qui m’appelle sur mon portable et demande Claude Falguière. Je lui répond que c’est elle même et il me répond ce truc halucinant : “ça ne peut pas être vous, on m’a dit d’appeller Claude Falguière parce que c’est un bon architecte et qu’il pourrait resoudre mon problème”. Apparemment, je ne pourrais pas être moi car un architecte ne peut pas être une femme.
A sa décharge, la surprise a joué. Peut être que s’il avait eu le temps de s’habituer a l’idée … Mais voilà Claude est un prénom mixte et il ne s’y attendait pas.
Mes explications n’ont servi à rien. Il a fallu qu’un de mes collègues (homme) prenne le téléphone et lui explique qu’il y avait erreur sur le nom mais que j’étais bien l’architecte qui pouvait résoudre son problème. Bizarrement cette explication tirée par les cheveux a été acceptable et il a finalement accepté de me soumettre son problème. Comment as-tu connu Duchess ? Par le tweet de Mathilde. Je ne connaissais par le JDuchess auparavant. Pourquoi as-tu rejoint Duchess ? L’idée m’a intéressée, mais de prime abord je redoutais un groupe féministe. J’ai travaillé plusieurs fois sur des projets très féminisés et le côté girl power m’a toujours agacée. Le fait qu’il faille que l’un ou l’autre groupe soit supérieur, qu’il faille prendre à l’un pour donner à l’autre. C’est peut être naïf, et je ne doute pas qu’il reste des combats. Simplement, je préfère m’investir dans des actions positives. On a eu pas mal d’échanges sur ce qu’on voulait ou pas et on est tombées d’accord sur le fait qu’on voulait des choses positives : montrer des femmes qui ont réussi pour créer des vocations, faciliter l’accès des femmes aux métiers techniques. Au final, je me suis dis que j’étais un des exemple de ce que l’on veut montrer, qu’il est possible de faire carrière dans un métier technique. Alors j’ai tenté l’expérience. Quelles sont les actions qui te tiennent à coeur ? Je pense que mes actions ont surtout porté sur la visibilité. Rendre les compétences techniques des femmes visibles, faire en sorte qu’elles participent aux conférences, aux groupes d’utilisateurs, aux coding dojos. Pas juste pour se faire voir.  Se dire qu’on y sera la seule fille peut être un frein. Or ces conférences sont des lieux d’échange où on apprend des choses mais aussi on reçoit des impulsions pour aller de l’avant, explorer des nouveautés, garder un intérêt pour la technique. Il était important de faire connaître ces réunions aux femmes, et qu’elles sachent qu’il y aurait d’autres femmes.
Par la suite j’ai mis en place le calendrier des conférences. J’espère qu’il a aussi un peu contribué à la diminution du nombre de soirées avec 2 ou 3 événements le même soir :-) . C’était une charge assez lourde au départ  mais à ce jour, une partie des événements sont soumis par les organisateurs et j’espère qu’ils continueront.
Mes projets ? Enquêter sur des questions de la plus haute importance comme : “Est ce que toutes les femmes qui font de l’informatique ont eu des Lego enfant ?”. ;-)
Est-ce qu’il y a un message que tu souhaites faire passer ?
Même s’il reste des réactions bizarres de temps à autre, la profession n’est pas hostiles aux femmes. Il reste juste un certains nombres de stéréotypes qui font que les gens supposent a priori que l’on est commerciale, business analyst ou expert qualité. ça n’est pas très gênant en général et les gens s’adaptent.
Si c’est la technique qui vous intéresse ne vous contraignez pas à accepter des fonctions plus “soft” parce que vous pensez qu’il y aura plus de débouchés. Rester dans la course techniquement n’est pas toujours facile, mais pas plus pour les femmes que pour les hommes.
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